Nombreux sont les Geeks qui ont au moins une fois dans leur vie joué à un mmorpg, traduction pour le profane (qui soit dit en passant ne s’attardera pas longtemps sur cet article) «
Massively Multiplayer Online Role Playing Game ».
La première réaction est de penser à World of Warcraft, Lord of The Ring Online, Guild Wars ou un Final Fantasy Online pour les connaisseurs.
Le premier jeu à pouvoir mériter une telle appellation n’est ni un Ultima Online ou un Guild Wars, pas plus que Neverwinter Nights (Et non, toi qui pensais tout savoir, Neverwinter Nights a tout d’abord été un jeu online avant d’être le titre connu de BioWare, mais j’en parlerais plus bas. Ne cherche pas j’ai dit plus loin !).
Cela remonterait à la fin des années 70, 1979 donc vraiment la fin, avec les premiers « Mondes Virtuels », appelés MUD (ou Multi User Dungeons) crée dans les universités Américaines et offrant réellement les premières interactions entre des joueurs se connectant en simultané.
On est encore bien loin des jeux que l’on peut contempler aujourd’hui, mais à l’époque c’est une vraie révolution.
Les joueurs échangent sous la forme de lignes de texte et doivent faire preuve d’imagination pour la plupart. Sans compter que tout cela ne se fait bien entendu pas en temps réel.
Ces nouveaux modes de jeu vont persister quelques années et faire le bonheur d’une bande de privilégiés.
Je ferais tout de même un petit cocorico en parlant rapidement du projet qui a été mené en 1984 par deux étudiants de l’Ecole des Mines de Paris sur un réseau Universitaire mondial appelé
BITNET.
Ils furent sans doute les précurseurs d’un des tout premier succès mondial puisque près de 10% utilisateurs de ce réseau jouaient à ce Donjon Multi Accès (MAD pour Multi Access Dungeon, et oui je suis parfaitement bilingue). Des français, succès mondial, vous me direz que ça ne colle pas pour l’époque si on excepte la victoire contre l’Espagne (Ah nostalgie quand tu nous tiens, une des rares fois ou Platini a réalisé quelque chose de bien), et ben pourtant si !! Nos ancêtres Geeks (non, aucun lien de parenté avec les Gaulois, ou alors très lointain…ok je sors) en ont vu des choses mine de rien.
Ils étaient seulement une poignée d’élus, mais ils ont ouvert la voie aux milliers que nous avons été et sommes encore.
Le jeu consistait en un labyrinthe de plusieurs étages peuplés de PNJ robots (PNJ…què ke c’est ? Ben si tu ne sais pas tu sors et pis c’est tout !). Rien de bien excitant me direz vous, si ce n’est que ces robots empruntaient les noms des professeurs de l’Ecole de Mines.
Voilà une idée qu’elle est bonne. Combien de joueurs seraient prêt à passer des heures à traquer des PNJ (J’ai dit non, tu es un Geek ou pas ? Bon ok pour cette fois seulement. Des «
Personnages Non Joueur », mais que je ne t’y reprenne pas) uniquement parce qu‘il porte le nom de professeurs honnis ?
Je n’ai pour ma part jamais essayé ce jeu car n’étant pas encore en mesure de poser mes petites mains sur un clavier. Eh oui, les Geeks des années 80 savaient s’amuser de peu.
Imaginez donc maintenant que tous ces « jeux » en ligne (beaucoup de jeux normaux aussi) n’étaient alors que des lignes de textes, tout cela agrémenté par les discussions des joueurs et de temps en temps de quelques visuels. Brrrr…Ca fait peur nan ? Ca me rappelle ces moments où je restais scotché derrière le fauteuil de mon grand cousin à regarder ces jeux sans vraiment comprendre.
C’est un peu comme mettre un World of Warcraft à poil en ne gardant que la boite de dialogue. Les joueurs ne passaient pas leur temps à râler après des temps de chargement trop longs (ok, ça m’arrive aussi mais j’ai le droit d’abord) ou des graphismes tout pourris, tout en massacrant (ou réinventant diront certains sociologues que j’enverrais bien se faire carrer au fond à droite) toute une langue. Mais je m’égare, retournons à nous boutons.
Suite au succès du jeu et à la saturation fréquente du serveur, les administrateurs de BITNET ont du à l’époque demander à l’école des Mines de stopper le jeu, apeurés par le succès et l’engouement de milliers d’étudiants, une des premières générations geek qui il faut le dire avait quand même un foutu flair.
L’expérience aura duré un peu plus de 2 ans, mais a peut être inspiré certains noms connus aujourd’hui (non, je ne balancerai personne) du monde des jeux vidéos.
Puis en 1991 sort un jeu appelé Neverwinter Nights (tu vois, je t’avais dit que j’allais en parler) développé par America Online (AOL). C’est le premier jeu multijoueur avec des graphismes et qui implique le principe de «
Guilde ».
On peut donc convenir qu’il s’agit vraisemblablement du réel premier MMORPG, même si le terme mettra encore quelques années à émerger. Le paradis pour tout Geek qui se respectait à l’époque, un mélange de jeux-vidéos, de Advanced Donjons & Dragons version Royaumes Oubliés, le tout sur la base de jeux tels que Pool Of Radiance.
Le panard quoi ! On était bien loin de la version Neverwinter Nights que la plupart des gens connaissent et sortie en 2002. Le jeu fermera en 1997 avec tout de même 115 000 joueurs abonnés.
Maintenant parlons du premier jeu nommé «
MMO », Méridian 59 sorti en 1996.
Développé par un illustre Inconnu à l’époque, Trip Hawkins. Ce monsieur est un poil plus connu aujourd’hui puisqu’il est le fondateur d’
Electronic Arts.
Je dis donc respect Trip ! Le jeu en lui-même reprend les fondamentaux de Neverwinter Nights, avec des graphismes basiques et une vue à la première personne inspirée de succès comme ce bon vieux Wolfenstein 3D.
Pour la première fois les joueurs vont découvrir un univers virtuel à travers les yeux de leur personnage. L’immersion devient ainsi beaucoup plus accentuée.
En 1997 sort Ultima Online. Tous les ingrédients du succès sont réunis. Reprenant l’Univers de la série Ultima, le jeu devient rapidement un succès international et compte en 2003 près de 250.000 abonnés. Il devient ainsi le premier véritable MMORPG « payant » à connaître un tel succès.
La mayonnaise pour soutirer des sous-sous aux joueurs est en train de prendre. Et croyez moi, les éditeurs de jeux ne sont pas près de la lâcher.
La deuxième révolution de cette fin de millénaire va s’appeler Everquest. Sorti en 1999, voilà un jeu dont je peux parler pour y avoir joué contrairement à la plupart des jeux cités précédemment.
En effet, je me contentais à l’époque de quelques merveilles comme Final Fantasy (dont le Tactics qui reste pour moi une référence ultime avec FF7), ou si l’on remonte encore plus loin des Zelda ou
Seiken Densetsu 2 (Secret of Mana pour les non initiés) !
En voilà des jeux vintage qui ont tout déchiré sur leur passage. J’ai longtemps espéré voir un jeu en ligne découler des Zelda ou SoM, mais sans succès. J’avais donc réussi à esquiver de manière plutôt habile tout ce qui touchait à internet et aux jeux en ligne, sans doute aussi parce que mes parents avaient anticipé le fait que leur facture internet « non-illimitée » de l’époque aurait facilement explosé les compteurs.
Mais voilà, problème, j’étais un vrai fan de la première heure de Tokien, des Chroniques de la Lune Noire et de tout ce qui touchait en général au genre «
médiéval fantastique », avec les tripotées de nains, d’elfes ou autres créatures verdâtres peu recommandables combattants les uns contre les autres dans des batailles épiques et sanglantes où les dragons côtoient d’autres créatures mythiques.
Autant dire que j’étais assez mal barré pour ne pas être tenté de jouer à un jeu en ligne avec un univers assez vaste pour faire couiner de plaisir n’importe quel joueur et la possibilité de pouvoir jouer la plupart des races qui m’avaient fait rêver étant gamin.
Everquest, ce n’est pas moins de 18 titres de jeux pour la première version et « seulement » 8 pour la deuxième moulure. Alors non, je ne les ai pas tous testés, parce que j’avais tout de même une vie à côté.
Avec près de 15 races, le même nombre de classes et 5 continents, autant vous dire que certains MMO font encore aujourd’hui pâle figure. Je me souviens de l’excitation que j’ai pu éprouver lorsque j’ai commencé à créer mon personnage.
Je devrais d’ailleurs dire « mes » personnages, car au début comme dans tout bon RPG, on se tâte pour trouver la bonne race, la bonne classe. Jusqu’à trouver son bonheur. Le tout se faisait dans une bonne ambiance, avec des joueurs qui pour la plupart parlaient et comprenaient le français (j’étais aussi sur un serveur anglophone et jamais je n’ai eu à m’en plaindre).
Je suis caustique, mais s’il y a une chose qui m’énerve plus que tout, c’est le «
Kévin » de 13 ans qui vient te casser les roubignolles et qui se prend pour un chef parce qu’il a un personnage plus fort que le tien et trois poils sur son arrière train, pour finalement se barrer car sa mère l’appelle pour le diner. Des baffes oui !
Pour faire rapide sur les autres mmorpg, premièrement car je n’y ai pas joué et parce que je ne les trouvais pas du tout attirant, Anarchy Online, sorti en 2001, une sorte de mix entre Star Wars et Matrix.
Je n’émettrais aucune critique quand à la comparaison avec deux chefs d’œuvres pour un tel résultat, mais je n’en pense pas moins.
Surtout si on le compare à un
Star Wars Galaxies, sorti en 2003 et issue cette fois de la licence du même nom et dont l’univers a parfaitement su satisfaire un grand nombre de fans avec les extensions sorties par la suite.
Je n’en ai pas fait partie pour ma part, mais je sais le bien que nombre de joueurs en ont pensé.
J’ai volontairement omis de parler des derniers mmorpg tels que Dark Age of Camelot, Guild Wars, World of Warcraft, Warhammer Online et tous les autres car ce sont encore des jeux d’actualité, dont les extensions sortent encore régulièrement et qui pour moi n’ont pas l’esprit Vintage.